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samedi 29 octobre 2011

Changer le monde, une belle utopie ?


Dernièrement, je prenais connaissance de quelques unes des déclarations qu’a laissées derrière lui Steve Jobs, le cofondateur d’Apple, sur la façon de vivre sa vie, avant qu’il ne nous quitte à jamais en ce début d’octobre. L’une d’entre elles, en particulier, me laissait songeur : « Les gens qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde sont ceux qui le font. »
Ma première réflexion fut de me dire que bien peu d’entre nous doivent se sentir concernés par pareille déclaration. Pour la majorité, nous sommes froidement réalistes, et il n’y a guère de danger que pareille folie puisse nous passer par la tête.
Pourtant, est-ce vraiment de la folie que d’entretenir pareil rêve de changer notre monde ? Rêver de voir naître une humanité nouvelle de cette Terre des hommes qui se meurt à force de sécheresse dans ce désert d’égoïsme que nous en avons fait, malgré toutes nos belles prétentions à la liberté, l’égalité et la fraternité pour tous ?
Certains vont m’objecter que pareille folie n’est pas à la portée de tout le monde, que Jobs avait les moyens financiers d’aller au bout de ses rêves pour changer des choses en ce monde, pas eux. Et Mère Teresa de Calcutta qui tendait la main à ceux dont la souffrance semblait plus grande que la sienne, de quel pouvoir particulier disposait-elle donc au départ, hormis sa folie de vouloir se mettre au service des plus pauvres d’entre les pauvres pour leur apporter un peu de réconfort et de soutien ?
Était-elle différente de nous ? « Je suis d’un naturel sensible, disait-elle. J’aime les choses belles et agréables, le confort et tout ce que le confort peut apporter, être aimée et aimer ». Comme nous, elle avait aussi peur de l’inconnu. « J’ai tellement peur, Jésus, écrivait-elle dans son journal, si atrocement peur de me tromper. J’ai tellement peur… »
Et Saint François d’Assise qui toute sa vie fit la promotion de la solidarité envers les pauvres, les démunis, les marginalisés, et qui dénonçait les injustices et s’opposait à toute appropriation, qui donc était-il, quant à lui, à part le fait que certains considèrent que nul n’a plus ressemblé à Jésus que ce saint ? Un fils de famille riche qui avait tout laissé derrière lui et choisi de vivre dans le dépouillement pour être plus proche des pauvres de son époque, suite à une prise de conscience inspirée d’un passage de l’Évangile.
Teresa et François n’étaient pas différents de nous, si ce n’est que tous les deux avaient rêvé de changer le monde à leur manière. Et comme ils ne possédaient rien, hormis leur amour fou pour les sans-espoir, toute leur vie leur premier souci fut d’apporter aux déshérités les messages de consolation, d’espérance et d’amour contenus dans la Bible. Et François allait encore plus loin, d’une certaine manière, dans son implication. Premier écologiste de notre monde, oserait-on avancer, puisqu’il était aussi particulièrement sensible aux beautés et à la protection de la Création- il est bon de rappeler qu’il vécut au 13e siècle-, il enseignait que les humains se doivent de porter amour et respect envers toutes les créatures de Dieu.
Mère Teresa et François d’Assise sont les deux êtres qui tiennent peut-être le plus de Jésus, le premier grand révolutionnaire de notre monde. À l’exemple de leur Maître, ils étaient doux et humbles de cœur et ils vécurent dans le dépouillement et le détachement des biens matériels, s’inspirant en toute chose de l’ordre d’amour fraternel et de justice que leur Modèle obligé était venu implanter dans le cœur des hommes il y a 2,000 ans. Et comme Jésus, Teresa et François ont contaminé notre monde du virus de fraternité universelle qui les habitait. Lentement mais sûrement, ce virus est à jeter les bases de la prochaine grande révolution que connaîtra l’humanité. Deux témoins qui n’ont pas craint de se revêtir de la pauvreté des plus pauvres, pour entrer dans la démesure de l’amour de Celui à qui ils s’identifiaient dans leur désir fou de transformer petit à petit l’obscurité de notre monde en Sa lumière.
Le message de ces deux grands saints a fait du chemin depuis leur passage en ce monde. Leurs voix et leurs actions caritatives auprès des plus démunis ne se sont pas éteintes avec leur mort. Mère Teresa a laissé derrière elle ses « Missionnaires de la Charité » implantés dans les bidonvilles de nombreux pays. Juste au plan de l’assistance médicale, bon an mal an des dizaines de millions de déshérités de par le monde bénéficient de premiers soins auprès des centaines de dispensaires ambulants qu’elles ont mis sur pied. Toute cette puissance d’amour en marche est supportée par des dizaines de milliers de donateurs anonymes et de bénévoles.
Pour sa part, la prise de conscience de François d’Assise, à l’effet que toute la Création forme une grande famille, a fait du chemin elle aussi depuis le 13e siècle. Des milliers d’hommes et de femmes- la grande famille franciscaine-, ont suivi les traces de ce grand saint, en se laissant inspirer par son style de vie. Et même que dans les années 90, l’idée est venue à des membres de l’ordre franciscain de planter leur tente parmi les grands et les puissants de ce monde. Et non pas à Assise, mais à New York et Genève, à l’ONU ! Pour mieux agir sur les décideurs qui ont pouvoir de changer notre monde. Ainsi naissait l’organisme « Franciscains International », une ONG qui permet à ses membres d’intervenir à la table même des négociations de la Commission des Droits de l’homme.
La fonction de cette ONG est de faire entendre la voix des laissés-pour-compte aux tout-puissants de ce monde, à ceux dont les décisions affectent les populations de la planète entière. « Franciscains International » base constamment son travail sur les rapports provenant de ses membres. Les thèmes, les préoccupations, les réflexions qui sont transmis aux Nations-Unies sont toujours suggérés par eux. C’est dans cette perspective que s’est inscrite la prise de position de l’ONG sur les droits de l’homme, la pauvreté et l’extrême pauvreté. Un document qui a été préparé exclusivement sur la base de la contribution des membres de la famille franciscaine, auprès desquels on a fait circuler un questionnaire. De par leur longue expérience du vécu parmi les marginalisés, ces membres sont bien placés pour parler de la misère, puisqu’ils proviennent de tous les continents. L’action sur le terrain dispose maintenant d’une voix au niveau international.
Chaque mercredi midi, une prière est dite par les membres du bureau de « Franciscains international ». Je ne vous en relate que les derniers mots : « Et que Dieu te bénisse de la folie de croire que tu peux changer le monde, afin que tu accomplisses les choses que les autres te disent irréalisables. »
Changer le monde, un projet irréalisable ? Regardons bien autour de nous, pleins de fous d’amour et de fraternité entre les hommes n’ayant bien souvent que leur foi inébranlable en un monde meilleur sont déjà à le modifier. Ils n’attendent bien souvent que notre soutien désintéressé pour aller toujours plus de l’avant avec leur folie contagieuse. Il n’en tient qu’à nous de devenir à leur exemple des artisans de justice et de paix.
Mais on peut être fous d’une autre manière, malheureusement. Fous d’égoïsme et d’indifférence, ne vivant que pour l’appât du gain, notre petit confort personnel et les futilités de toutes sortes, alors que la vie nous file irrémédiablement entre les mains sans qu’on en prenne conscience et sans qu’on essaie d’en changer la moindre parcelle, tout en se plaignant amèrement que les choses vont donc mal en ce monde !
Désireux d’en savoir plus sur ces Frères et Sœurs de la grande famille franciscaine, mais aussi sur ces milliers de laïcs, hommes et femmes piqués du même virus de fraternité universelle ?
www.centremissionnairecapucin.org
Souhaitons-nous la folie contagieuse de Teresa et François. Deux êtres qui étaient assez fous pour penser qu’ils pouvaient changer le monde, et qu’ils l’ont fait !

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