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jeudi 20 octobre 2011

Nos actes aussi ont un ADN


Dans la vie, nous sommes parfois l’objet d’invitations à nous engager au service des autres. Les causes requérant notre soutien ne manquent pas, certaines d’entre elles étant même de véritables appels de détresse, tant la misère humaine peut revêtir de visages douloureux, tant le besoin est incessant. Des demandes qui souvent sont exigeantes, dérangeantes, et qui nous obligent à se remettre en question dans nos relations à l’égard de nos semblables.
Notre première réaction à ces sollicitations de s’engager au service d’une cause n’est-elle pas d’invoquer un emploi du temps contraignant pour se débarrasser au plus vite de l’intrus, la plupart d’entre nous ne manifestant guère d’intérêt pour les affaires des autres? Combien de fois ne passons-nous pas outre à pareilles demandes d’implication, faisant mine de n’avoir rien vu ou entendu ou, mieux encore, feignant mollement d’accepter de considérer la demande en question, pour s’en détourner et la mettre en oubli aussitôt que nous avons le dos tourné ?
Ceux qui ne reconnaissent pas Dieu dans le visage de l’autre, qui sont fermés à ses difficultés, sa solitude, ses appels à l’aide, ont des yeux pour voir mais ne voient pas, des oreilles pour entendre mais n’entendent pas. Seul le cœur peut nous permettre de voir le désarroi de l’autre et entendre ses interpellations souvent muettes. Tout l’Évangile repose sur ce regard neuf que l’on pose sur notre semblable.
« Dans ce monde, il y a plus de faim pour l’amour et la rencontre de l’autre que pour le pain », déclarait Mère Teresa. L’amour du prochain est au cœur du message évangélique. Personne ne peut affirmer aimer son semblable s’il n’est pas attentif au mystère qui habite celui-ci et qui est l’essence même de son existence. Tous nous avons quelque chose à apporter aux autres. Tous nous avons reçu un don particulier à la naissance dont nous avons le devoir de faire profiter nos pareils. L’Évangile va plus loin : « Ce que tu as reçu gratuitement donne le gratuitement ».
Si nous n’avons pas encore trouvé ce talent qui nous est propre, c’est que nous avons peut-être négligé de nous mettre à l’écoute de notre cœur. Lui seul peut nous révéler cette prédisposition qui dort en nous, car inconsciemment nous sentons sa présence. Il s’agit toujours d’un désir dont l’impulsion stimule notre intelligence et nous pousse à agir et à nous démarquer des autres dans un domaine particulier. Et quand nous avons trouvé cette disposition naturelle susceptible de marquer l’empreinte de notre passage en ce monde, notre devoir est d’en faire partager l’excellence à nos pareils. Sinon, on passe à côté de l’essentiel de notre existence. Car c’est ce talent propre à chacun de nous et partagé dans l’entraide qui proclame de notre présence au monde, qui témoigne le mieux de la singularité de notre être au sein de la Création.
Tous nous avons quelque chose à apporter à nos semblables. Chacun porte l’univers en lui. Les autres sont pour nous ce que nous sommes pour eux. Sur tous les chemins de la vie, nous sommes appelés à rencontrer des gens. Pour certains, nous les précédons, nous les dépassons. Pour les autres, c’est eux qui nous précèdent et qui nous dépassent. L’important, c’est de s’accueillir, de s’écouter, de s’accompagner, de se supporter. Mais cela demande de la générosité, car il est parfois difficile de quitter son cocon pour aller vers l’autre, tant nous sommes centrés sur nous-mêmes, tant chacun veille égoïstement à ses intérêts, laissant à Dieu le soin de l’intérêt général. Et encore…
« Je veux imaginer, écrit Tocqueville, sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde. Je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux, qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux retiré à l’écart est comme étranger à la destinée de tous les autres, ses enfants et ses amis forment pour lui toute l’espèce humaine. »
Quelle sorte d’homme voulons-nous devenir : des hommes debout comme des phares dans la nuit, en marche et engagés au service du monde ? Des éveillés conscients d’avoir tout pouvoir de changer les choses de cette terre en s’entraidant et en mettant en commun leurs talents et leurs ressources, hâtant ainsi la venue du règne de justice et de gloire de leur Créateur, ou des ignorants jouisseurs, avides de petits plaisirs et fermés aux souffrances et aux problèmes de leurs semblables, et de ce fait fermés à Dieu lui-même ?
Le libre arbitre nous appartient. Mais n’oublions jamais, comme l’écrivait si bien Albert Camus, que « nos actes retentissent éternellement et sont nos juges ».

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