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samedi 3 mars 2012

Un choix déterminant


      

         « J’aurais voulu faire avancer l’Histoire comme un enfant tire sur une plante pour la faire pousser plus vite. On ne peut duper une plante pas plus qu’on ne peut duper l’Histoire. Mais on peut l’arroser tous les jours, avec compréhension, humilité et aussi amour. » (Vaclav Havel, alors président de la Tchécoslovaquie, en 1992, à Paris.) Quel beau sujet de réflexion. Que d’enseignement dans ces mots pleins de sagesse, à l’instant où on les applique dans la conduite de notre vie.
            Quelle sorte de plante sommes-nous sous la lumière du Ciel? Une plante desséchée, coupée de l’eau lustrale qu’apporte la connaissance lumineuse du règne de l’Esprit en nous ou, au contraire cette plante de culture qui pousse dans la clarté, plantée en Dieu, enracinée dans la Source de la Création, et qui se développe humblement en attendant de porter du fruit ?
            Le fruit révèle la nature de l’arbre. Les paroles et les actes d’un homme révèlent le secret de son cœur, l’esprit qui règne en lui. L’homme qui pense pouvoir se suffire à lui-même se condamne à ne jamais pouvoir atteindre sa pleine croissance. Et au contraire, celui qui accepte que son développement se fasse à travers la Présence de l’Esprit en lui, devient progressivement cet homme achevé qui tend à se libérer de la dualité entre l’être et l’apparence. Ce faisant, cet homme peut enfin montrer son vrai visage aux autres, un visage transfiguré, alors que jusque là il avait toujours vécu avec un masque de vertu accroché devant la face, pour mieux dissimuler toute la corruption morale de son intérieur. Mais celui qui parvient à cet état de libération, atteint à la véritable connaissance qui n’est pas accumulation de savoir, mais fraîcheur du regard de l’enfant, innocence du cœur.
À ce stade de son affranchissement, l’homme transforme sa pulsion vitale en force d’amour. Il renaît à une nouvelle vie, réalise en lui l’union des contraires, pose sur notre monde le regard neuf de l’enfant nouvellement né qui est en lui. Et pour ceux qui croient que cette renaissance n’est pas essentielle, le Christ en a fait une condition sine qua non de notre Salut : « Tout homme qui ne naîtra pas une seconde fois ne sera pas sauvé. » (Évangile). 
L’animal domestique, à l’instant où il s’égare dans la nature, ne tarde pas à retourner à l’état sauvage. Il en est de même pour nous. Harcelés que nous sommes sans cesse par les multiples sollicitations extérieures de notre vie, nous nous possédons de moins en moins. Si par surcroît on se refuse à Dieu, on retourne « à l’état sauvage ».  Livré à nos instincts, indifférent aux choses de notre Salut, on chemine alors en terrain inconnu, sur un chemin long et pénible, seul, sans ressources, affamé, assoiffé, l’esprit au ras du sol, puisque c’est à quatre pattes que s’effectue notre progression, sans but précis, en homme diminué, inachevé, en homme tronqué qui n’aura jamais appris à marcher à la verticale, alors que la route est déjà si difficile et qu’il est impératif d’arriver au terme de notre vie, debout et divinisé.
  Nous avons le choix : une vie passée dans l’errance et dans l’éparpillement à courir après les mirages de ce monde, enfoncés dans la matière, appauvris en vérité et en vertu jusqu’au dénuement, tel le roseau qu’agitent en tout sens les vents contraires, ou une vie vécue dans le discernement, afin que tombent enfin de nos yeux les écailles épaisses qui nous en voilent la Lumière.
Il y a deux mille ans, notre monde voyait surgir sur sa route le Messager du Ciel par qui allait venir notre délivrance. Celui qui allait nous sortir de notre bourbier et nous tirer de notre esclavage. Celui qui allait nous ouvrir les portes du Ciel. Généreusement et au prix de sa vie, il allait nous donner les instruments de notre libération, nous apprendre l’unification de toutes nos facultés, afin de devenir, à son exemple, unifiés de corps et d’esprit. À travers l’enseignement de ce Dieu vivant, nous apprenons l’importance qu’il y a pour nous de nous débarrasser de toutes ces fausses images que nous entretenons de nous-mêmes, toutes ces identifications avec un rôle, une situation, une idée qui nous amènent à se donner une importance exagérée, oubliant à quel point nous ne sommes qu’indigence et pauvreté d’amour et d’élévation, sous le regard de Dieu.
Chaque instant est l’occasion d’une rencontre avec notre Créateur. Chaque instant est le moment favorable. Chaque jour est le jour du Salut. Demain il sera trop tard. Ce que nous décidons maintenant de notre conduite à tenir face à nos intérêts éternels, aura un impact décisif sur le futur de notre vie. Car s’il est une vérité immuable, c’est que nous cheminons douloureusement en quête de notre achèvement. Si celui-ci n’est pas accompli en cette vie, il devra l’être dans une autre. C’est sur notre fidélité à Dieu dans l’amour quotidien que nous serons jugés !
Un choix déterminant, car c’est de lui que dépendra ce long temps d’épreuve et d’expiation qui est le nôtre présentement. Faut-il se le rappeler, on est déjà dans l’éternité. L’expression « faire son purgatoire sur terre », a peut-être plus de sens qu’on ne le croit. Dieu seul sait si nous en subissons l’épreuve présentement, et depuis combien de siècles cela dure, sans oublier la multitude d’entre nous qui vit bien plus un véritable enfer ici-bas, qu’un purgatoire.
La consolation au tableau, c’est qu’au moins on connaît la raison de notre interminable errance, et que nous avons le choix de l’écourter. « Marchez tant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent, disait Jésus, à quelques  heures d’entrer dans sa Passion.  Car celui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Tant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin de devenir des fils de Lumière. »