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mercredi 24 août 2011

Si tous les gars du monde




Mis en film par Christian-Jaque en 1955, cette magnifique histoire de solidarité internationale, de fraternité et de tolérance, a surtout relancé en pleine guerre froide le grand rêve d’une paix et d’une fraternité mondiale possible. Un hymne aux hommes de bonne volonté qui est resté un film mythique pour tous ceux qui l’ont vu.
Près de soixante ans plus tard, même si la paix entre les hommes demeure toujours fragile, en raison notamment d’une montée de l’intolérance et de la menace terroriste qui excitent bien des passions et bien des haines, l’unité et la fraternité entre les peuples gagnent en progrès. Comme le disait si bien Bossuet, « Dieu a établi la fraternité des hommes en les faisant tous naître d’un seul. »
À plus forte raison, si nous avons le même ancêtre comme père, cela implique que nous sommes tous frères et sœurs. Cette grande famille humaine a beau être éparpillée aux quatre coins du monde, il n’en reste pas moins que c’est notre famille. Et qui dit famille, dit obligations. Ainsi, comme tout milieu familial qui se respecte, nous avons le devoir de veiller les uns sur les autres, et en particulier sur les plus faibles.
Bien sûr, nombre de programmes d’aide ont été mis en place par la communauté internationale pour porter assistance aux plus démunis d’entre nous. À eux seuls, les organismes non gouvernementaux d’intérêt public ou humanitaire se comptent par milliers en ce monde.  Et heureusement qu’il en est ainsi, car les besoins de nos frères qui ont été moins favorisés à la naissance aux seuls plans de l’éducation, de la santé et de la répartition des richesses, sont absolument effarants.
La disette d’eau et de vivres dans certaines régions du monde est à l’état endémique, et certaines années où la sécheresse se fait plus cruelle, elle tourne carrément à la famine. Et les choses n’iront pas en s’améliorant dans le futur pour ces lieux défavorisés par le manque d’humidité, avec une Terre promise à une aridité, une sécheresse et une désolation dont rien ne peut donner l’idée. Suite à l’insuffisance de précipitations qu’occasionne le dérèglement climatique dans certaines parties de notre globe, l’humanité aura peut-être à déplacer et à relocaliser des populations entières d’ici peu. Les sommes d’argent consenties à pareil effort seront absolument gigantesques.
Et comme cet état de choses risque de perdurer pendant des décennies et même s’aggraver, pourquoi ne pas créer dès maintenant un fond de solidarité universel, en soutien à nos frères dans le malheur? Un genre d’impôt ou de taxe équitable qui serait prélevé à même les revenus des travailleurs de ce monde vivant au-dessus du seuil de la pauvreté, et ce une fois l’an, lors de la perception des arrérages de l’impôt par nos gouvernements au pouvoir. Oh! rien de douloureux, l’équivalent de un dollar par mois pour chacun d’entre nous. Un déboursé total de douze dollars par année par travailleur.
Notre Terre a franchi le cap dernièrement des sept milliards d’habitants. Dans quinze ans d’ici, on estime que ce chiffre passera à huit milliards. Peut-on estimer, sans trop de risques de se tromper, que notre monde doit bien compter au moins deux milliards d’honnêtes travailleurs suffisamment nantis pour pouvoir survivre à cette ponction de douze malheureux dollars sur leurs revenus annuels?
Imaginons un instant, en faisant un simple exercice de mathématique, ce que ces douze dollars par tête deviendraient une fois multipliés par deux milliards d’individus. Vingt-quatre milliards de dollars par année! La contribution des travailleurs de ce monde à leurs frères dans le malheur. Vingt-quatre milliards qui viendraient s’ajouter au fond d’aide humanitaire de tous les organismes gouvernementaux et autres O.N.G. d’intérêt public de cette « Terre des hommes ». Utopique comme idée, irréalisable, dépourvue de tout réalisme? Si en temps de guerre on parvient à mobiliser des millions d’hommes pour tuer leurs semblables, serait-il plus difficile de les recruter cette fois-ci pour porter secours à ceux de leurs frères menacés d’extinction?
Bien sur, je peux imaginer sans peine les réticences à pareil projet, les objections soulevées pour en entraver la bonne marche, l’immensité des efforts consentis pour rallier tous les pays du monde derrière pareil mouvement d’entraide, le coût pour mettre en place un système de prélèvement des argents cotisés idéalement uniforme pour tous, la complexité de la bonne gérance d’un pareil fond international de solidarité, etc. etc. Je ne suis qu’un pauvre homme sans aucun poids politique et dénué de toute forme d’influence dans son milieu de vie. Aussi cette idée ne risque guère de dépasser le stade des bonnes intentions, si personne ne récupère la balle au rebond. Mais d’habiles tribuns de nos plus importantes O.N.G. pénétrés de l’importance du projet pourraient, à titre d’exemple, en parrainer le développement auprès des gouvernements de notre monde, en sensibiliser notamment les politiciens les plus influents. Et le même travail promotionnel pourrait être entrepris auprès de nos diverses Églises et confessions religieuses, afin d’obtenir l’appui de celles-ci au projet. Bref, comme le dit si bien l’adage, à cœur vaillant rien d’impossible.
Cela ne laisse-t-il pas rêveur? Cela n’est-il pas prometteur de lendemains moins sombres pour les laissés-pour-compte de cette Terre? En revanche, si rien n’est fait, si nous nous contentons, à l’instar de l’autruche, de nous enfouir la tête dans le sable en espérant que ces malheurs passent loin de nous, le choc de ces désastres annoncés ne sera que plus douloureux quand nous aurons à faire face au tragique de ces événements. Nous ne disposerons alors d’aucune véritable réserve au plan monétaire pour pallier à l’urgence de ces crises. Et les coûts astronomiques de ces opérations d’entraide seront si ruineux pour les gouvernements en place, que ceux-ci n’auront d’autre choix que d’en refiler la facture à chacun d’entre nous.
Dans toutes les sphères de l’activité humaine, c’est parce que des hommes ont rêvé à un monde meilleur pour eux et leurs semblables, que les choses ont commencé à changer. Peut-être serait-il temps, maintenant que ce monde meilleur est en voie de réalisation, qu’il le soit aussi pour les plus défavorisés de nos frères marqués périodiquement par le malheur. Après tout, ces malheureux n’ont pas demandé à venir au monde dans des lieux aussi désertés par la vie.

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