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dimanche 12 juin 2011

Les deux singes


Un beau jour, je regardais à la télévision un documentaire animalier tourné dans une jungle perdue de ce monde, à la saison des pluies. Il y était question, notamment, de la disette en nourriture qu’imposait aux singes cette saison des pluies particulièrement longue - plus de six mois -, et ceci année après année. Sous un ciel à l’uniformité grisâtre de laquelle s’abattait une pluie ininterrompue, deux singes perchés sur la haute branche d’un arbre et trempés comme des canards se tenaient l’un contre l’autre pour se réconforter et se réchauffer sous la flotte. Aux dires du narrateur, la nourriture se faisait plus rare à cette saison mouillée, en plus souvent d’être de mauvaise valeur nutritive. Du fait de la pluie incessante, nombre des fruits, racines et plantes consommées par les singes en venaient à se dégrader, abritant pour certains des vers parasites, des asticots et des larves, pour d’autres des bactéries, des champignons et j’en passe. Si bien que l’état de santé de ces primates laissait fortement à désirer au cours de ces longs mois trempés.
Mais revenons à nos deux singes haut perchés. Ce jour-là, selon le commentaire du narrateur, l’un de ces primates avait eu la chance de dénicher un fruit rare en cette saison,  semblait-il, un beau gros fruit pulpeux à souhait, d’une robe jaunâtre et ayant un peu l’aspect du melon, et il faisait bombance, sous le regard envieux de son congénère affamé. Et il n’était pas question de le partager, au dire toujours du commentateur. Telle était la règle implacable. Et l’affamé ne le savait que trop, car pas une seule fois devant la caméra il n’avait tenté le moindre geste en direction du précieux fruit, alors que tout dans son effacement résigné contre son pareil clamait de sa détresse. Le documentaire terminé, subsistait en moi un mélange indéfinissable de tristesse et d’incompréhension pour la cruauté des lois de la survie chez les animaux. Heureusement, me disais-je, Dieu a donné à l’homme la compassion en contrepartie, ce noble sentiment qui nous sensibilise aux maux de nos semblables et nous porte à les partager.
« Chacun est responsable de tous », écrivait Saint-Exupéry. Mais dans la réalité des faits, est-ce bien toujours le cas? Que comprenons-nous de cette responsabilité? Notre monde compte tant d’indigents, tant de misérables nécessiteux sans ressources qui manquent de l’essentiel et qui vivent en permanence sur un ventre affamé, que c’est à croire que chacun des nantis de notre société a un double de lui-même qui croupit à quelque part dans le plus grand dénuement. Quelle est notre réaction face à la misère de cet homme miséreux considéré en tant que créature d’un même Dieu? Quand ce frère dans le dénuement nous tend la main, nous criant sa détresse à travers son lourd silence résigné, « résigné comme un mouton que l’on mène à l’abattoir » (Sartre), faisons-nous la sourde oreille aux suppliques muettes de ce frère humain dans la détresse, ou si nous lui ouvrons notre cœur et les cordons de notre bourse? En un mot, sommes-nous pour lui un véritable frère en Jésus-Christ, ou si notre attitude ne relève pas plutôt de celle de ce primate « indifférent » qui faisait bombance sous le regard affamé de son congénère? « Vous êtes tous mes frères, […] catholiques, protestants, athées, car la parole de Dieu est pour tous. » (Sartre)
Jésus dit : le premier commandement c’est : […] « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De plus grand que ceux-là il n’est aucun autre commandement. (Marc Chap. 12. Vers. 29-31)


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