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samedi 16 juillet 2011

Le samouraï



        
Tout comme le samouraï, ce valeureux guerrier japonais de la société féodale nippone dont le sacrifice volontaire de lui-même au profit de la cause qu’il embrassait a inspiré tant d’actes d’abnégation aux hommes de ce monde, il était lui aussi un être d’exception, tout de désintéressement et de dévouement qui avait choisi, à l’exemple du preux combattant du Soleil levant, de se mettre entièrement au service de son idéal, une cause qui, à ses yeux, lui apporterait une parfaite satisfaction du cœur et de l’esprit. Mais ce faisant, en choisissant de mener à bien pareille tâche courageuse, cet être de cœur s’engageait dans un véritable parcours du combattant. Car le maître qu’il avait choisi de servir requérait lui aussi de la part de ceux de ses sujets qui désiraient être de sa garde rapprochée, un totale fidélité dans l’exécution de leur travail, alliée à un abandon de tout intérêt personnel qui ne prendrait fin qu’avec la mort.
Et pour compliquer encore la tâche qui était échue à ce noble serviteur en faisant ce choix, ce dévouement requis ne consistait pas seulement à se mettre à l’entière disposition de ce maître bien-aimé, mais également à se rendre disponible pour tous ses sujets, et cela sans aucune forme de discrimination. Un service de tous les instants qui exigeait de la part de celui qui acceptait d’en relever le défi un oubli de soi et une générosité de cœur hors du commun. Du fait que nous vivons à une époque de confusion où toutes les valeurs de la société sont remises en cause, et où il est de bon ton de se convaincre pour nombre d’entre nous que la vérité n’est qu’un sophisme et la vertu qu’un nom, ce samouraï des temps modernes avait pris sur lui de faire abstraction de ses besoins propres pour mieux totalement se mettre à l’écoute de ses frères, veillant particulièrement sur les plus faibles d’entre eux, ceux que la vie avait semé en cours de route et qui ne savaient plus vers quel ciel se tourner pour y puiser quelque réconfort.
Telle était la voie du sacrifice et du renoncement qu’avait choisie ce vaillant disciple, des décennies plus tôt, en acceptant de marcher courageusement derrière la bannière de celui à qui il avait tout donné de sa vie. Mais ô combien riche de promesse de félicité en retour était ce choix de vie. Toutes ces années durant, cette âme d’apôtre s’était faite le porte-parole des volontés de son maître auprès de ses frères, leur rappelant sans cesse leurs obligations envers son auguste personne et envers leurs semblables. D’une constance de tous les instants auprès d’eux, les accompagnant aux jours de réjouissance comme aux jours de douleur, ce noble cœur les avait guidés, assistés, encadrés, réconfortés, écoutés, se souciant du moindre de leurs besoins, s’identifiant totalement à leurs joies comme à leur peines. Car par-dessus toute chose, il les aimait profondément.
Et alors que l’âge de la retraite avait sonné pour lui depuis quelques années déjà, il n’avait que faire de ce repos pourtant bien mérité, tant la tâche à accomplir se révélait exigeante. À l’évidence, il avait choisi de « mourir les bottes aux pieds », pour parapher Félix Leclerc. Car on ne se bousculait pas dans les bureaux d’embauche pour assurer la relève, sur la voie étroite que cet homme de cœur avait choisie d’emprunter. Et renoncer à sa tâche, ce valeureux serviteur n’y pensait même pas, incapable d’envisager de se prêter à pareil abandon. Il y avait si longtemps qu’il avait tout laissé derrière lui pour mener à bien cette cause de grandeur, qu’elle était devenue sa seule raison de vivre. Et à chaque jour que Dieu voudrait lui bien prêter vie dans le futur, il continuerait de l’assumer vaillamment, au meilleur de ses forces. Seule la mort mettrait un terme à son engagement sur l’honneur, car ce prêtre, à l’exemple du samouraï des batailles épiques du passé, mourrait au service de la cause qu’il avait embrassée!


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