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samedi 31 décembre 2011

La naissance du Christ : les Mages


Voyageurs venant de l’Orient et conduits par l’« étoile » auprès du Christ à Bethléem, tel que nous le raconte l’évangéliste Matthieu, la visite de ces Mages astrologues à l’Enfant-Jésus en qui ils reconnaissaient le futur Souverain d’Israël, dut pour le moins étonner son humble famille. Mais qui étaient donc ces mystérieux visiteurs, et de quelles terres lointaines venaient-ils donc ?
D’abord c’est à Matthieu que l’on doit cette appellation de « mages » pour désigner ces visiteurs venus de l’Orient. Mot que l’on pourrait traduire par « hommes sages ». Selon certaines sources, ces Mages étaient experts en astrologie et en magie. Semble-t-il qu’ils se considéraient comme disciples de Zoroastre, connu encore sous le nom de Zarathoustra, prophète et réformateur religieux iranien qui vécut au VI è siècle avant J.-C. et qui croyait en un dieu unique. Le zoroastrisme, sans entrer dans les détails, se caractérise par une haute conscience du bien et du mal avec, entre autres, la notion du choix moral.
Qu’il nous suffise encore de savoir, qu’à l’époque des Mages, les adeptes de Zoroastre étaient devenus dualistes, professant une croyance à un dieu de la Bonté et à un dieu du Mal, et que leur culte comprenait aussi de l’astrologie. Les Mages, en tant que prêtres héréditaires de ce culte à Zarathoustra, s’attachaient particulièrement à scruter la voûte céleste, en quête de phénomènes astronomiques sortant de l’habituel. Dans la culture de l’époque, l’astrologie était tenue pour une science de première importance. Du simple mortel aux empereurs romains, en passant par les philosophes, les hommes de science et ces Mages astrologues venus d’Orient, tous lui accordaient créance, comme en témoigne la somme d’observations astronomiques accumulées au fil des générations. Rien de surprenant alors que la conjonction de Saturne et Jupiter en l’an 7 av. J.-C. (les deux planètes se rapprochèrent à trois reprises), soit apparue aux yeux de ces Mages comme le signe précurseur d’une nouvelle de très grande importance.
Que sait-on du voyage de ces intrépides voyageurs vers le Royaume de Juda du roi Hérode le Grand, à vrai dire, rien. Certains ont prétendu qu’ils étaient quatre, six et même douze à avoir fait le voyage jusqu’à Bethléem. Les noms qu’on leur a assignés au Moyen Âge, Gaspard, Melchior et Balthazar, sont d’une authenticité douteuse. Et il en est de même pour ce titre de « rois » servant souvent à les désigner. Il n’y a pas de fondement à une telle appellation. D’où venaient-ils exactement, encore une fois on est dans l’expectative. Les trois endroits les plus vraisemblables sont la Perse, Babylone et les régions désertiques à l’est de la Palestine, à savoir les déserts d’Arabie, ou même les territoires autrefois sous l’emprise de la reine de Saba.
Si l’imagerie populaire représente souvent ces Mages agenouillés en adoration devant l’Enfant-Jésus avec leurs dromadaires debout à leur côté, c’est que le chameau était évidemment le meilleur moyen de transport pour la traversée des déserts. Comme on peut supposer, sans guère de risque de se tromper, que ces Mages étaient des personnages importants dans leur pays d’origine, ils devaient certainement voyager avec serviteurs et garde personnelle. Si bien qu’il est possible qu’ils aient été suffisamment nombreux pour former leur propre caravane. Dans le cas contraire, nul doute qu’ils durent se joindre à quelque important groupe de marchands et voyageurs pour franchir ces contrées désertiques peu sûres, lesquels voyageurs pouvaient parfois se regrouper en caravane de plus de deux cents chameaux d’Arabie,  afin de se protéger contre les brigands qui s’attaquaient aux petits groupes de voyageurs isolés.
Essayons d’imaginer maintenant, le temps de quelques secondes, l’arrivée à Jérusalem de ces voyageurs du désert richement parés et débarquant dans la Ville Sainte avec leurs grands dromadaires d’Arabie harnachés de provisions et de tout le nécessaire pour voyager longtemps, avec escorte de valets, serviteurs et gardes armés leur ouvrant la marche, l’équipage, comme toujours, servant mieux que tous les mots à témoigner du luxe et de la condition. Entourés très vite, on le devine bien, d’une foule de petits besogneux mercantiles leur proposant la panoplie des services usuels aux voyageurs arrivant de loin, on peut deviner sans peine la surprise de ce petit peuple, quand l’un de ces nouveaux arrivants lançait à la ronde, tel que nous le raconte Matthieu dans son « adoration des mages » : « Où est le roi des Juifs nouveau-né ? Car nous avons vu son astre en Orient et nous sommes venus l’adorer. »
Cette nouvelle, on le sait, avait échappé jusqu’alors aux autorités juives. Aussi, en un rien de temps elle semait l’inquiétude au sein du peuple, particulièrement dans les hautes couches du pouvoir. Le roi Hérode le Grand étant traditionnellement entouré d’espions, on peut imaginer avec quelle célérité il dut être informé de cette nouvelle, ainsi que de l’arrivée de ce singulier équipage venu d’Orient. Devenu roi du royaume de Juda par suite de manœuvres politiques, le vieux roi défendait sa couronne avec acharnement. Bien que le Sanhédrin formait le Conseil suprême du peuple juif, Hérode lui demandait rarement son avis sur les questions importantes, ayant formé son propre cercle de notables chargés de remplir à la fois les fonctions de conseillers et précepteurs au sein de la famille royale.
Mais, cette fois-ci, cette nouvelle affolante de la naissance d’un « roi des Juifs » susceptible de lui faire perdre son trône devait amener le roi à changer ses habitudes. Aussi se renseignait-il, auprès de l’élite dirigeante des scribes les plus importants de Jérusalem, sur le lieu où devait naître ce souverain d’Israël. Apprenant de la bouche de ces chefs religieux que la prophétie attestait que c’était à Bethléem que naîtrait « un chef qui conduira mon peuple, Israël », la nouvelle déplut fortement à Hérode. Il était né dans la province d’Idumée, au sud de la Judée, et la conversion de ses ancêtres au judaïsme leur avait été imposée. Et comme la prophétie précisait encore que ce « chef » serait issu de la descendance de David, le roi ne pouvait guère prétendre que la prophétie validait sa propre dynastie.
La suite de l’histoire appartient à la Bible. Celle-ci nous dit que le roi convoqua en grand secret les Mages afin de les questionner au sujet de la naissance de ce nouveau prétendant à son trône. Ceux-ci lui racontèrent que c’était cette extraordinaire « étoile » apparue à l’Orient qu’il leur avait donné à penser qu’un événement majeur venait de se produire dans cette partie du monde. Ils s’étaient mis en route et avaient suivi l’astre jusqu’à ce qu’ils atteignent Jérusalem.
Hérode, nous raconte toujours Mathieu, envoya les Mages à Bethléem, leur disant : «Allez, enquérez-vous exactement de l’enfant, et quand vous l’aurez trouvé, faites- le- moi savoir afin que moi aussi, j’aille lui rendre hommage.»
Matthieu ne dit rien sur la façon dont les Mages apprirent le lieu de résidence de Jésus à Bethléem. Il lui suffit qu’ils aient trouvé ses parents, Jésus et Marie. Ils se prosternèrent devant l’enfant et lui offrirent des cadeaux symboliques qui durent pour le moins étonner cette humble famille. Le triple don que les « mages » offrirent à Jésus porte à croire que c’était trois sages, car une tradition de longue date a vu dans les trois présents offerts au Christ une signification mystique : L’or, en témoignage de sa royauté. L’encens, en gage de sa divinité. La myrrhe odoriférante, en signe de la mortalité de l’homme.
Toujours est-il qu’à la fin, avertis en songe de ne point retourner auprès d’Hérode, les Mages regagnèrent leur pays par un autre chemin, sans lui révéler qui était le nouveau-né maintenant âgé de deux ans, et sans qu’il sache non plus où il se trouvait dans la ville de Bethléem. Et Matthieu d’ajouter : « Alors Hérode, voyant qu’il avait été joué, entra dans une violente colère… » Rendu à moitié fou par les souffrances causées par une pénible maladie, Hérode ne se contrôlait plus dans sa rage… Mais cela, c’est une autre histoire !

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